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La plupart sont encore en place dans le tombeau de Xincheng, homme riche qui vivait au 3^ième siècle de notre ère, nous en avions déjà vu quelques unes au musée de Lanzhou.

Le tombeau était vraiment très bien construit, contenant deux chambres avant la chambre funéraire.

C'est dans ces deux chambres, très régulièrement disposées en bandes horizontales, que l'on peut encore voir ces briques qui forment un formidable documentaire sur la vie il y a dix huit siècles.

Elles sont aussi très amusantes

Jusqu'à présent c'était aride, depuis notre arrivée au Gansu, mais, sitôt dépassée la grande muraille (qui n'était pas là par hasard), c'est le désert, ce qui est tout autre chose, et vraiment fascinant quand on fait trois cent kilomètres sans rien voir d'autre que des cailloux, la route devant soi et des poteaux télégraphiques.

Bien sûr, il y a quelques oasis, mais pas beaucoup  et on apprécie d'autant plus les abricotiers et jujubiers en fleurs de Dunhuang.

Le désert autour de Dunhuang est plein de canyons assez impressionnants,

et nombreux sont ceux qui, comme celui de Yulin, ci-dessus, sont farcis de grottes que des moines bouddhistes ont commencé à creuser et à orner au troisième siècle après JC.

L'ensemble de grottes le plus connu, inscrit au patrimoine de l'humanité,est celui de Mogao à dix km de Dunhuang, il y a plus de 400 grottes, ornées de milliers de statues et de 45000 mètres carrés de peintures merveilleusement conservées.

Malheureusement il est bien difficile de voir ces peintures, nous avons visité dix grottes et vu les peintures qui en ornent les parois et le plafond, en tronc de pyramide, à la faible lumière de la torche électrique brandie par un guide. Celle-ci n'éclaire jamais qu'un tout petit morceau de véritables compositions qu'il faudrait voir dans leur ensemble.

Le moreceau ci-dessus est une morceau du paradis, tel qu'il est représenté sur un mur de quatre mètres de large et trois de haut.

Le paradis pour ces moines était très construit, Bouddha y trône évidemment entouré de disciples, de fidèles, et de simples âmes mortes, mais aussi de bâtiments , de pavillions, de pagodes, comme les jardins de Suzhou et le parc du palais d'été à Pékin.

Une nuit de train éprouvantable (train en retard et bondé) a suffit à nous faire passer dans un autre monde.

Le guide qui nous attend, avec sa petite moustache,

(il s'appelle Mohammed et il parle fort bien notre langue apprise à l'alliance française de Chengdu)  n'a pas plus l'air chinois que nous et il nous emmène tout de suite voir la mosquée ci-dessus.

Avec son beau minaret en briques crues,

elle date de la fin du dix-huitième siècle.

Le mélange de la terre et du bois comme matériaux de construction a de très heureux effets, dans cette mosquée comme dans de nombreux bâtiments de Turpan.

Mais il n'y a pas que l'architecture qui change en franchissant la frontière du Xinjiang, il y a la tête des gens (les messieurs portent des bonnets brodés , l'odeur (Turpan sent la brochette de mouton) et toute l'atmosphère qui est franchement méridionale, bien que nous nous soyions déplacés vers le nord.

S'ils ressemblent à quelque chose c'est aux ouzbeks, les deux langues sont à 95% semblables, au point que chanteurs et acteurs ouzbeks et ouïgours se produisent dans le même spectacle dans les deux pays.

Les ouïgours sont dix millions au Xinjiang et quelques millions dans les pays voisins, Pakistan, Kazakhstan, Kirghizistan.

Leur langue s'écrit avec l'alphabet arabe, elles est aussi apparentée au turc et au mongol.

Les hommes et les garçons portent des bonnets brodés.

Les femmes portent des fichus sur la tête.

Voici Paule et notre guide Mohammed parlant avec un viel ouïgour.

Et voici comment le peuple ouïgour accueille dans la joie et en musique l'armée chinoise.