retourenasie

voyage de février à mai 2012

posté le 04-03-2012 à 00:15:38

La grâce des femmes à la fontaine

Ce qui est un peu désepérant c'est qu'on peut faire de belles photos dans un des endroits les plus sales, les plus immondes, les plus pauvres que nous ayons vus lors de nos pérégrinations,

la fontaine n'est qu'un marigot à l'eau croupissante,

mais il suffit que deux jeunes et jolies femmes viennent y remplir leurs bidons et aient des gestes grâcieux pour s'en poser un sur la tête

et s'en coller un autre sur la hanche;

pour donner l'impression que ce "retour aux sources" est source de bonheur, tout comme l'atmosphère de convivialité qui entoure le puits.

 


Commentaires

 

1. Yan  le 04-03-2012 à 11:35:43

A regarder les photos, on a effectivement du mal à croire que cet endroit si sordide.

2. Amarie  le 04-03-2012 à 11:38:56

ça y est je crois que je vais pouvoir laisser de nouveaux des commentaires...
j'étais frustrée! Les photos sont magnifiques...

édité le 04-03-2012 à 11:40:25

3. JLNCCCC  le 04-03-2012 à 12:19:00

C'est bien vrai qu'a regarder les photos, il ne semble pas que ces lieux soient si sales et si pauvres.
Et comment faites vous pour faire de telles photos sans votre Nikon ?
Clin doeil1

4. Michel Volle  le 04-03-2012 à 14:11:04  (site)

Rien n'est plus beau qu'un retour aux sources : dans les Cévennes, le berger qui garde son troupeau évoque la Bible...

5. agro 62  le 06-03-2012 à 12:34:29

Effectivement lieu de convivialité que représente le point d"eau, essentiellement pour les femmes, me paraît être un aspect permanent de la vie rurale. C'était le cas il y a 60 ans à Campagne-les-Hesdin car un puits communal se trouvait devant la ferme de ma grand-mère. je pourrai vous montrer les lieux quand nous aurons le plaisir de vous y recevoir à nouveau; Dans le cadre plus restreint de l'AFMA on pourrait s'attaquer à une typologie des points d'eau dans la France rurale traditionnelle? Peut être est ce trop ambitieux ? Avec toute notre amitié.

6. CLAUDE MOINET  le 09-03-2012 à 12:05:31  (site)

le sujet me donne l’occasion de vous faire découvrir le lavoir de Latrecey
http://www.lavoirs.org/affiche_lavoirs.php?code=52&page=2&max=50

7. CLAUDE MOINET  le 09-03-2012 à 12:12:33  (site)

Le sujet de agro 62 sur les points d’eau-suite-

Et celui de Lignerolles où l’on voit Maurice
http://www.lavoirs.org/affiche_lavoirs.php?code=21&page=2&max=50

 
 
 
posté le 05-03-2012 à 01:34:34

Tôle ondulée

La tôle ondulée semble être une invention des métallurgistes britanniques

du dix-huitième siècle, et elle tient une bonne place parmi les nombreux bienfaits de leur civilisation qu'ils ont amenés dans leurs colonies.

Au Canada, en Nouvelle-Zélande, en Australie des livres savants et beaux sont consacrés à l'architecture de tôle ondulée, en France métropolitaine nous ne prisons guère ce matériau tout juste bon pour les banlieues

mais la tôle ondulée fleurit quand même sur la côte langueddocienne

et dans nos territoires d'outremer.

Les birmans s'en servent pour couvrir toutes les pyramides fragiles, qu'ils couvraient avant de bardeaux,

élevées au dessus de n'importe quoi, temples, maisons de repos, hôtels.

 


Commentaires

 

1. leen-c  le 09-03-2012 à 14:07:48

Les toits en pointes sont très amusants et très jolies. J'aime aussi. Bravo pour vos magnifiques photos. Profitez bien du voyage.

2. olivier A  le 15-04-2012 à 20:14:09

Je milite aussi pour la tôle ondulée, progressivement rouillée.

 
 
 
posté le 05-03-2012 à 02:01:49

Mrauk-U

 

Ça se prononce quelque chose comme mao-ou.

Cela a été une ville très prospère au seizième siècle, qui n'avait rien de birman, on est en pays Rakhine, dans l'Arakan et les birmans ne sont venus qu'en 1780 pour conquérir et détruire le royaume qui déclinait.

Les monuments nombreux sont intéressants et étranges, l'hôtel où nous logions était assez luxueux et j'ai pu faire de bonnes photos (nous étions partis avec un deuxième appareil, celui qui nous avait accompagné en 2010, un petit Lumix panasonic).

<a href="http://retourenasie.vefblog.net/montre_photo.php

 


 
 
posté le 06-03-2012 à 00:38:38

Suite de Mrauk-U

Vefblog a tronqué de façon détestable le dernier article et il m'a été impossible d'y remédier pendant toute la journéée d'hier.

 

 

A Mrauk-U nous nous sommes sentis mal à l'aise, tant la misère apparaissait grande et le contraste entre l'oasis de confort que constituait notre hôtel pour touristes étrangers et le reste de la ville sans eau, poussiéreuse, sale et délabrée était vraiment trop violent.

Il y a sans doute un problème d'homogénéité de la Birmanie partagée entre quantités d'ethnies dont l'ethnie dominante n'est pas tellement majoritaire, ce qui explique beaucoup de choses.

 

 


 
 
posté le 08-03-2012 à 01:54:21

Poissons (texte)

Nous avons commencé par être intrigués en dînant sur la terrasse face à la mer par une trentaine de bateaux sur l'horizon assez régulièrement espacés, chacun brillant de tous ses feux. Ils s'installent là après le coucher du soleil et ils sont encore là à minuit passé. De nos charmantes serveuses qui parlent un peu anglais, nous avons appris que ce sont les pêcheurs d'un village à une vingtaine de kilomètres au sud de notre resort qui partent vers seize heures tous les jours pour revenir vers sept heures le lendemain matin, et que toutes ces lumières servent à attirer le poisson dans les filets tendus entre les bateaux. Les quatre ou cinq premiers soirs les bateaux étaient fidèles au rendez-vous mais samedi leur nombre avait faibli et nous avons appris que la raison était que la lune était presque pleine : le stratagème consistant à éclairer la surface de l'eau pour attirer les poissons dans les filets n'est plus efficace du tout quand la lune brille de tout son éclat, et les bateaux restent au port car ils ne peuvent plus rien attraper.

Dimanche matin nous nous sommes faits conduire au village et avons assisté au retour des bateaux et à l'effervescence qui règne sur la plage où ils débarquent le poisson : sorti des cales dans des paniers de plastique le poisson est trié, essentiellement par des femmes, et mis à sécher, une grande partie sur la plage même. On dispose d'abord une couche de paille ou de foin puis de grandes bâches de plastique bleu percé de petits trous et c'est sur ces bâches que l'on met à sécher tous les petits poissons de quelques centimètres de long qui forment l'essentiel de la récolte. Il y en a tant d'ailleurs que l'on va en mettre a sécher toujours sur des bâches bleues dans les rizières en ce moment à sec (jusqu'à la mousson qui débute en juin). Les plus gros poissons sont eux un peu découpés, on leur enlève la tête et on les ouvre en deux après les avoir éviscérés et les morceaux sont mis à sécher sur des claies de bambou, ou carrément sur les toits des maisons et des appentis. Les très gros poissons (il prennent assez souvent des barracudas magnifiques de plus d'un mètre de long) font eux l'objet d'une découpe franchement artistique et l'on voit suspendus dans les boutiques de ces gros poissons qui ont toujours leur forme, de la tête à la queue, mais dont les chairs sont réduites à des lanières.

Tout cela était fort intéressant, mais mardi, nous sommes retournés dans ce village cette fois en bateau et c'était encore plus intéressant car les pêcheurs n'étaient pas sortis la nuit précédente pour cause de pleine lune et ce à quoi nous avons assisté c'est à une effervescence identique, sur la même plage, mais dont le but était de lavage (des paniers et des bâches) de démêlage et de réparation des filets, d'entretien et de calfatage des bateaux. La division assez stricte du travail de dimanche, transport et découpe par les hommes, tri et mise à sécher par les femmes était mardi tout aussi stricte, lavage par les femmes alors que filets et bateaux sont affaires d'hommes.

Et aujourd'hui nous sommes allés dans un autre village, celui-ci au nord, où nous avons vu se poursuivre les mêmes activités de lavage et d'entretien, par apparemment toute la population. Ce deuxième village est assez surprenant car toute son architecture de bois et bambou a été conçue pour ménager un maximum de surface pour mettre le poisson à sécher : c'est comme une très vaste terrasse de bambou à trois mètres du sol sous laquelle il y a des boutiques, des habitations, des entrepôts, des ruelles couvertes.

Je pense que nous avons vu fonctionner parfaitement un de ces systèmes techniques dont parle Bertrand Gilles (un histoire des techniques, dans l'encyclopédie de La Pléiade) où tout un ensemble de techniques, d'outils, de gens, de gestes conspire à un certain but, en l'occurrence se nourrir de poissons. Et il fonctionnait dans la bonne humeur birmane de gens qui semblaient heureux de nous voir déambuler, appareil de photo en main, au milieu de cette agitation au demeurant très contrôlée où chaque acteur a un rôle à jouer et le joue. Presque l'âge d'or !

 


 
 
 

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