retourenasie

Les barques très plates et instables du lac Inlé obligent leurs utilisateurs à d'amusantes chorégraphies,

les gens ont aussi une façon très étrange de ramer debout avec la jambe.

 

Cette ethnie habite le sud du lac Inle dans le pays Shan, ils sont environ un million, alors que les Shan sont plusieurs millions, et il y a d'autres ethnies même en pays Shan.

Ce qui nous étonne après tous les voyages que nous avons effectués ici ou là pour approcher des minorités,c'est qu'ici, au Myanmar, elles sont pratiquement invisibles, elles ne s'affichent pas du tout, on ne voit de différence ni dans le vêtement, ni dans l'habitation. seuls les Pa-O s'affichent Pa-O, les touristes payent pour pénétrer sur leur territoire, dont la plus grande partie leur demeure toutefois interdite, et les deux fois où nous sommes allés en territoire Pa-O nous avons dû être accompagnés d'un guide Pa-O en plus de celui qui nous a accompagné partout. Les garçons roulent une pièce d'étoffe et se la nouent autour de la tête, comme un bandeau, et les femmes s'enroulent la tête dans un tissu à franges qu'elles disposent de façon à ressembler à une "tête de dragon". Notre deuxième guide Pa-O, une charmante jeune fille de vingt et un ans, ayant appris le français à l'université de Mandalay et  qui faisait avec nous ses premières armes de guide, nous a expliqué que c'est parce que le peuple Pa-O est issu des amours de l'"Alchimiste" avec la "dragonne",

et voici l'alchimiste sur un stupa de Kakku, site incroyable en territoire Pa-O où deux mille cinq cents stupas sont rassemblés sur deux hectares.

Les Pa-O se disent bouddhistes mais il est clair que cette religion, qui n'est peut-être qu'un hygiène de vie , s'accomode assez bien de toutes les croyances qui n'ont rien à voir avec Bouddha, avec les dragons originels comme avec les "nats" qui ont de petits autels

fleuris et ornés d'offrandes sur le territoire même des temples.

Nous avons été heureux de constater que si le parpaing gagne du terrain le bambou résiste et nous avons vu construire une maison de bambou en pays Pa-O: une maison pouvant abriter les parents et trois enfants n'est pas chère et on la monte en un jour, une fois accumulé tout ce qui est nécessaire, les poteaux et les poutres, les panneaux servant de murs et de cloisons, le bloc en pierre du foyer,les "tuiles" de branchage (ou roseau). Le lendemain on festoie et les constructeurs de la maison nous invitaient cordialement à festoyer avec eux comme nous l'avons fait, dans des circonstances identiques chez les Chui dans le Guizhou.

A deux pas de la maison en construction, une dame nous a invité à visiter sa maison, qu'elle habite avec son mari et trois enfants.

Il y a toujours un petit autel.

C'est assez fou, deux mille cinq cents stupas sur deux hectares!

  

C'est la seule affiche de nature politique que nous avons vue en quinze jours et bien que le pays soit en période électorale. la dame prix Nobel y est avec son père Aung San, héros de l'indépendance, qui après s'être allié avec les japonais s'est retourné vers les anglais en 44 et a négocié avec eux l'indépendance avant d'être assassiné en 1947 

(sa fille avait deux ans) par un rival politique.

L'indépendance a été proclamée en 1948 un an après celle de l'Inde.

Cette affiche ne se voit pas dans la rue, mais dans les maisons où nous avons pénétré, dans les bistrots et restaurants.

La lecture du journal birman en anglais fait penser à celle des journaux de feue l'URSS: des dignitaires chamarrés visitent des écoles, des dispensaires, des usines, des barrages et s'attribuent les mérites de la construction et du fonctionnement de tout au nom du "vrai patriotisme" dont ils sont les détenteurs et qui leur sert de mot d'ordre, avec toujours un appel à peine voilé à la dénonciation de tous ceux dont le patriotisme ne serait pas vraiment vrai.