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Pingyao, le Carcassone du Shanxi, est très amusant.

Dans une enceinte carrée à l'origine en terre, progressivement habillée de pierre, encore debout, vivent toujours 40 000 personnes, au milieu d'un million d'autres dans les environs immédiats.

Un homme de Pingyao qui est statufié quelque part a monté une banque vers la fin du dix-huitième siècle, sous les Qing, qui a connu un immense succès et,ayant été imité, c'est toute une génération de banquiers qui ont prospéré à Pingyao au dix-neuvième siècle en étendant leurs activités à presque toute la Chine. Il reste au centre de Pingyao un quartier très animé plein de boutiques et d'anciennes banques transformées en musées, hôtels ou guest-houses, avec évidemment des touristes mais sans les excès qu'on a connu par exemple à Li Jiang. C'est que le reste de la ville est habité et l'on peut prendre à Pingyao une belle leçon d'architecture chinoise : seules les boutiques sont ouvertes sur la rue, les habitations se cachent derrière de hauts murs et une chicane ou un mur écran empêchent de voir la cour même quand la porte de dimension modeste sur la rue est ouverte. Si bien que la partie non commerçante de Pingyao fait plutôt penser à une ville musulmane, elle nous a fait penser à l'admirable Yazd, en Iran.

C'est là que nous habitions:

la De yu yuan guest-house,

ça c'est une banque.

 C'est à Pingyao que nous avons vu et acheté de la laque.

Il mesure 71 mètres de haut, bien qu'assis,

il est plus haut que ceux de  l'Afghanistan que

l'on a accusé les talibans d'avoir détruits,

il est sculpté dans une falaise en face de la petite ville de Leshan

(deux millions d'habitants) au confluent de trois rivières.

Pour aller le voir de près on prend un bateau à côté

d'une belle porte datant des Ming.

 Des escaliers taillés dans le roc permettent d'en faire le tour;

la foule qui déambulait autour de lui avait l'air plus joyeuse que recueillie.

Il est à juste titre inscrit au patrimoine mondial par l'UNESCO.

Dans la montagne sacrée Emeishan

(littéralement la montagne de la jolie fille)

nous n'avons visité qu'un des vingts temples au moins,

celui qui s'atteint sans beaucoup marcher.

Le bâtiment central est fort beau, datant du troisième siècle, en briques

et couvert d'une coupole sur pendentifs ornée de peintures.

Là un très beau bouddha doré est assis dans une nacelle en forme de fleur de lotus et perchée sur le dos d'un superbe éléphant.

Les fidèles, nombreux, se prosternent devant Bouddha puis font le tour,

toujours dans le sens des aiguilles d'une montre,

et ne manquent pas de toucher par derrière la jambe de l'éléphant qui est toute usée par le frottement de milliers de mains.

Comme chacun sait les éléphants portent bonheur!

Bien que toute aussi sacrée que le Wutaishan visité il y a quinze jours dans le Shanxi, l'Emeishan est beaucoup plus envahie de jeunes et joyeux randonneurs que de pélerins et mystiques.

Xian avec ses huit millions, Chengdu avec ses onze millions (plus trois ou quatre en banlieue) sont monstrueux et indescriptibles.

Chengdu de plan circulaire est comme serait Paris si l'on compactifiait complètement un cercle centré à Notre Dame et passant par le château de Versailles.

En fait on se rend mieux compte de l'incroyable densité de population à Lanzhou, capitale du Gansu, qui a seulement trois millions d'habitants le long du fleuve jaune, entre des collines très arides. La ville qui croit sans cesse s'étend sur déjà cinquante kilomètres el long du fleuve et là on s'aperçoit qu'elle est plus grande que Lyon et Marseeille réunis!

A Lanzhou, nous sommes vraiment à pied d'oeuvre, c'est là que déchargeaient les caravanes qui venaient de parcourir l'Asie Centrale

depuis Palmyre, Damas ou Ispahan

On comprend mieux après trois semaines passées sans voir vraiment de campagne, pourquoi la végétation en général et les arbres en particulier tiennent une telle place dans l'art et l'imaginaire chinois.

Celui-ci qui est devant le musée provincial du Sichuan

ressemble à s'y méprendre à un arbre peint par un peintre chinois!

Les lanternes sont comme des citrouilles qui pousseraient sur les arbres!