retourenasie

Nous partons demain pour Pékin où nous devons arriver samedi matin.

Nous venons de passer huit jours pleins dans la station balnéaire de Ngapali à ne pas faire grand chose que nous baigner dans une mer chaude et nous prélasser sur du sable blanc. Nous n'avons pas vu un seul bouddha pendant ces huit jours, sauf un, de loin, dressé comme un phare sur un promontoire.

Il se confirme que les birmans sont des gens adorables: en dépit d'un réél obstacle linguistique nous avons réussi à communniquer avec pas mal de gens, personnel charmant de l'hôtel, chauffeurs, bateliers, commerçants, pêcheurs en broken english souvent réduit à très peu de chose mais la gentillesse et le sourire suppléent à beaucoup d'incompréhension langagière,

et voici quelques plaisantes images de ce pays du bonheur (où la proposition de porter à cent euros le salaire minimum des fonctionnaires déclenche de violentes polémiques qui rappellent celles du Grenelle qui a suivi Mai 68: appliquer le SMIC, qui était à 500 FF, mais vous n'y pensez pas? vous allez tuer toute l'industrie!).

 

Nous n'avons vu aucun éléphant vivant mais beaucoup sculptés dans divers matériaux ou peints ou brodés ou encore articulés comme celui-ci

car l'éléphant est un personnage indispensable du théâtre de marionnettes

En l'espace de quelques heures, nous sommes arrivés ce matin à Pékin,

une vendeuse de valises, en riant beaucoup, m'a longuement comparé à son papa auquel je ressemble (c'était visiblement un compliment),

une dame artiste d'une trentaine d'années, ayant un atelier au-dessus du restaurant dans lequel nous déjeunions, en riant beaucoup, a calligraphié nos noms, au pinceau, sur du papier de riz parsemé de paillettes dorées et nous a donné ces papiers après avoir apposé son sceau rouge.

Un couple de chinois d'une quarantaine d'années, en riant beaucoup, nous a demandé d'accepter d'être photographiés avec eux alors que nous visitions les hutongs en pousse-pousse et le pédaleur qui nous tirait a pris des photos.

Et la Chine est la Chine, avec son extraordinaire grammaire décorative que ce soit des façades, des toitures, des intérieurs, des meubles, des paysages construits ou d'une infinité de bibelots.

Nous sommes venus à Datong voir les grottes bouddhiques du sixième siècle, justement célèbres et inscrites au patrimoine de l'humanité par l'UNESCO.

Quand je suis venu pour la première fois en Chine en 1981 on m'avait emmené à Datong  et il n'y avait pas grand monde qui venait voir les grottes à côté d'une ville minière sans charme qui sentait et

sent encore le charbon.

Les grottes peuplées de statues excavées (on a creusé la roche tout autour) ressemblent beaucoup à celles d'Ajanta et Ellora en Inde et datent de la même époque.

La peinture a été rajoutée à l'époque des Qing,

celle des derniers empereurs.

Jadis on arrivait en auto au pied de la falaise, maintenant

  on a construit une extraordinaire structure d'accueil pour milliers de touristes qui comporte une espèce de forteresse médiévale en ciment débouchant sur une allée de 28 colonnes portées par des éléphants qui rappelle celle qui mène aux tombeaux des Ming près de Beijing, et une temple tout neuf avec au moins trois salles consécutives contenant de grands bouddhas et desservi par des moines qui contrairement aux capucins de mon enfance étaient soigneusement matelassés et chaussés pour l'hiver.

Mais le maire de la ville voit plus loin et prévoit la fin du charbon et il reconstruit:

-la muraille avec ses tours d'entrée et de guet,

-le palais du treizième fils du premier empereur Ming dont il ne restait qu'un étonnant mur orné de neuf dragons de céramique vernissée

-et carrément la vielle ville dans un style néochinois inspiré

de l'ancien inimitable:

les lampadaires sont des courtisanes habillées et coiffées comme sous les Tang et portant des globes lumineux assez art nouveau européen.

Le mur des neufs dragons est tout ce qui reste du palais du treizième fils du premier des empereurs Ming qui a unifié la Chine au quatorzième siècle.

 

 Il est magnifique, et quand on se retourne on voit ce qui suit,

l'image d'une ville en construction.

Le pays tout entier l'est.

Il ne faut pas s'y tromper la Chine a retrouvé ses Mings.

C'est dans l'accord Honda du premier plan que nous allons visiter le Shanxi jusqu'à samedi où nous prenons le train pour Xian, ça nous change des voitures pourries du Myanmar.