retourenasie

Nous avons quitté Bagan et sommes à Mandalay

Le site de Bagan et ses trois mille stupas est une merveille.

L'architecture de brique y est savante, assez théâtrale avec une décoration riche, dont une bonne partie de stuc ou peinte est assez miraculeusement conservée.

La sculpture, moins foisonnante qu'à Angkor, est aussi de très bonne qualité, avec une indéniable influence indienne  qui fait que les bouddhas ont l'air moins asiatiques et ont un sourire moins énigmatique

(à nos yeux d'européens).

Comme partout en Asie, là où le temps le permet, on fait tout dans la rue, sur le trottoir ou dans des petits ateliers largement ouverts sur la rue:

on découpe, on scie, on assemble, on gratte, on polit, on grave, on peint, on cisèle, on martéle, on enduit, on brode, on tresse etc..

Les batteurs d'or de Mandalay transforment en tapant dessus pendant plusieurs heures un gramme d'or en une feuille de plusieurs mètres carrés, dont on vend des carrés de trois centimètres de côté, que les hommes avec leurs garçons vont coller sur le corps d'un certain bouddha; déjà tout boursouflé de petites feuilles d'or (les femmes et les fillettes n'ont pas le droit d'approcher du Bouddha à moins de quelques mètres!)..

Au marché de jade, des courtiers installés derrière des comptoirs examinent les morceaux que leur présentent les ramasseurs, les scrutent d'un œil sévère et les rejettent ou fixent un prix. Les comptoirs des courtiers alternent sur un vaste espace clos avec les ateliers où la jade est transformée en ce qu'on voudra, bijoux, statuettes, petites boites, dessous de bouteille etc..

Bagan s'adonne à la laque.

Il semble normal de pénétrer dans tous les ateliers pour aller voir de près ce que font tous ces travailleurs et même les photographier:

ils vous sourient et semblent heureux que vous vous intéressiez à leur activité.

Nous avons des difficultés avec internet et cet article ne sera pas illustré.

Par contre, nous progressons nettement dans notre connaissance de la société birmane, nous avons visité un peu moins de temples et pagodes et plus de vilages, de maisons particulières ou d'ateliers et fabriques. un peu contre la volonté de notre guide qui ne déjeune pas avec nous, bien qu'il mange dans le même restaurant à midi, car un vrai bouddhiste ne parle pas à table. En mangeant un vrai bouddhiste se concentre sur sa nourriture et s'il pense à quelque chose c'est seulement à rendre grâce au seigneur d'avoir rempli sa gamelle.

J'espère pouvoir mettre un autre article illustré sur ce blog daans la journée.

 Ça doit être parce que nous avons trop lu dans notre enfance les récits des temps mérovingiens d'Augustin Thierry (qu'on recevait presque à coup ssûr comme prix d'excellence en classe de quatrième ou troisième) que nous adorons les chars à bœufs et nous avons eu la chance d'en provoquer un embouteillage à dix kilomètres Manaday.

Elle est assez stricte:

tout ce qui se transporte dans un petit panier est porté par des femmes sur leur tête.

On a ainsi vu transportés par des femmes en sarong, droites comme des i's, presque élégantes, les immondices que des égoutiers sortaient d'un égout qu'ils curaient, des tonnes de gravier déposées sur la berge du fleuve jusqu'à une grosse barge amarrée à cinquante mètres, les cailloux servant à renpierrer une route en réfection.

Les hommes remplissent les paniers, aident les femmes à les mettre,  pleins, sur leur tète et même à les décharger là où il faut.

il parait que les femmes ont les muscles du cou plus développés que les nôtres, à nous, pauvres hommes!