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Difficile d'imaginer changement climatique plus brutal qu'entre Chengdu et Lanzhou qui ne sont qu'à cinq ou six cents kilomètres de distance.

Lanzhou à 1500 mètres d'altitude ne reçoit que 300 mm d'eau par an

et la végétation y est rare.

Nous sommes allés voir les grottes de Bling Ling, dans un site très étonnant au fond d'un lac de barrage sur le fleuve jaune.

Quelques deux cents grottes ont été creusées dans une falaise en surplomb et ornées évidemment de bouddhas pour la plupart à l'époque Tang.

Au milieu d'immenses collines terreuses, ravinées, totalement arides, quelques espaces sont cultivés bien sûr à la main.

Et nous avons vu des femmes labourer avec deux ânes.

La falaise de Maiji est impressionnante:

les bouddhas qui ont été sculptés du troisième au cinquième siècle de notre ère y sont fort beaux et bien conservés,

les peintures aussi y sont belles, mais sans doute plusieurs fois repeintes.

Mais plus que ce site magnifique nous a plu le payasge traversé pour y aller, collines terreuses striées de terrasses,

villages terreux quasiment invisibles dans leur environnement terreux.

C'est celui de la découverte d'un lieu inconnu et charmant,

nous étions menacés de la visite d'un n^ième temple à Xiahe, à 300 km de Lanzhou, petite ville tibétaine, à 3000 mètres d'altitude, et nous avons convaincu notre guide et notre chauffeur d'aller dans la montagne.

Passé un col à 3500, nous sommes descendus dans un paysage très mongol et encombré de bestiaux, yacks , chèvres et moutons angoras, jusqu'à un village de terre

où vivent trente familles chinoises et quatre-vingt familles tibétaines.

les chinois sont agriculteurs, avoine et colza, et les tibétains éleveurs.

le village a conservé une partie de sa muraille,

et les maisons reconstruites en dur sont toujours entourées d'un mur de terre.

Les yacks sont des animaux magnifiques,

et sur le chemin du retour, après conversation avec pluisurs paysans et paysannes, nous avons vu des vautours.

Ce fut bref, à Xiahe à 300 km de Lanzhou, il y a là le second plus grand monastère tibétain après celui de Lhassa, avec 1200 moines,

tous les bâtiments sont modernes comme ce stupa doré achevé il y a deux ans.

Il y a indubitablement un style architectural et une grammaire décorative tibétains qui se marient bien avec la montagne, austères et colorés à la fois,

et l'on voit des tibétains se livrer à diverses gesticulations pour honorer leurs nombreux dieux, comme mettre en branle les centaines de moulins à prière qui entourent le monastère,

ou se jeter par terre les mains en avant, embrasser le sol, se relever et recommencer vingt mètres plus loin.

Ceux qui font ça, apparemment sur des kilomètres, sont assez athlétiques et quand même équipés de gants et de genouillères assez épais.

Les cabanes que l'on voit sur la montagne sont des maisons de méditation.

Ceci est son extrémité ouest rencontrée en plein désert entre Wuwei et Zhongye, au fond ce sont les contreforts de l'Hymalaya.

Plus au nord, à Jiayughan, il y a des morceaux mieux conservés et un fort assez considérable construit au seizième siècle.

Tout ça n'a pas l'air très vrai, ni la grande muraille, ni la chaine de montagne  continue qui barre le paysage au sud depuis six cents km, avec des sommets à 4 ou 5000 mètres, ni le désert qui s'étend au nord jusqu'à la Mongolie, ni la petite ville industrielle toute neuve et spacieuse plantée au milieu du désert.